Centrafrique : La chapelle de la Pédiatrie de Bangui décrétée par le Pape François comme lieu de l’Indulgence plénière pendant le Jubilé 2025.

Chaque année, l’archevêque métropolitain de Bangui célèbre la fête de Noël aux enfants malades du Complexe pédiatrique, au lendemain de la fête de Noël c’est-à-dire le 26 Décembre. Cette année, ces festivités ont une particularité du fait que le Pape François a décrété la Chapelle de la Pédiatrie de Bangui comme lieu de Pèlerinage où l’indulgence plénière est accordée aux pénitents et aux âmes du Purgatoire.

L’archevêque métropolitain de Bangui, Cardinal Dieudonné NZAPALAINGA, a présidé la célébration eucharistique à 9h00 dans l’enceinte de la Pédiatrie de Bangui. A l’ouverture de la messe, le Secrétaire Général de la Nonciature, Don Kosimo Alo, a donné lecture en français du décret pontifical qui déclare l’année jubilaire 2025 en accordant l’Indulgence plénière ; puis le Secrétaire Général de la Conférence des Evêques de Centrafrique (CECA), Monseigneur Cédric KONGBO-GBASSINGA, est revenu sur la version en langue nationale Sango. Et la chapelle du Centre pédiatrique de Bangui est retenu comme lieu où les fidèles chrétiens peuvent se rendre pour prier et demander l’indulgence pour leurs péchés et pour les âmes du purgatoire. Ce décret est valide du 24 décembre 2024 au 6 janvier 2026.

« Cette indulgence, aux conditions habituelles (confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain Pontife), pourra être obtenue par les fidèles chrétiens réellement pénitents et mus par la charité, tout au long du Jubilé Ordinaire de l’année 2025, du 24 décembre 2024 au 6 janvier 2026. Elle pourra également être appliquée, par voie de suffrage, aux âmes des fidèles défunts retenus au Purgatoire, si les fidèles visitent en pèlerinage la chapelle de l’Hôpital Pédiatrique de Bangui et participent avec dévotion aux rites sacrés, ou, à défaut, s’ils consacrent un temps suffisant à des méditations pieuses, en les concluant par la prière du Notre Père, le Symbole de la Foi et des invocations à la Bienheureuse Vierge Marie. »

Dans son homélie, le Cardinal précise la signification de la messe de Noël aux enfants hospitalisés à la Pédiatrie :

« Je suis heureux d’être, à nouveau, parmi vous pour notre traditionnelle célébration eucharistique où nous rendons grâce à Dieu pour tous les bienfaits reçus, à travers nos prières, pour les malades en général, et pour ceux qui sont encore internés dans cette pédiatre. Je viens, à travers cette rencontre spirituelle vous annoncer une bonne nouvelle venant du Saint-Père pour l’indulgence accordée à tous ceux qui entreprendront les démarches spirituelles pour bénéficier davantage des grâces divines. »

Puis, il propose une méditation sur la spiritualité de la souffrance en partant de l’expérience d’Etienne pour comprendre la douleur et la souffrance des enfants qui sont maintenus à la Pédiatrie de Bangui :

« De prime abord, dans la première lecture, tirée du livre des Actes des Apôtres, nous assistons à la fin de la vie de Saint Étienne. Rempli de l’Esprit Saint, il fait face aux accusations des autorités religieuses et proclame son témoignage en faveur de Jésus-Christ. Saint Étienne ne se laisse pas intimider, même lorsqu’il est confronté à la violence des autorités. Il rappelle aux membres du sanhédrin l’histoire du peuple d’Israël et leur résistance à Dieu. Son discours culmine avec une vision de Jésus debout à la droite de Dieu, un signe de la gloire du Christ, avant qu’il ne soit lapidé par la foule. Cette lecture nous montre le courage et la fidélité de Saint Étienne dans l’adversité. Sa mort est un témoignage fort de son amour pour le Christ et de sa fidélité à son appel. Il est un modèle de la persévérance dans la foi, même dans les moments les plus difficiles. Le fait que Saint Étienne voit Jésus debout à la droite de Dieu est un signe que le Christ approuve son témoignage et qu’il est près de lui dans sa souffrance. Beaucoup d’entre vous, ici présents, font l’expérience de la souffrance dans la maladie. Quelque fois, nous perdons l’espérance et nous nous posons la question de savoir où est la place de Dieu dans ces épreuves. Le témoignage d’Étienne nous rappelle aujourd’hui que Dieu ne nous abandonne jamais dans nos moments d’épreuves, de difficultés voire les vicissitudes de ce monde. C’est dans la persévérance dans le Christ que nous obtiendrons la gloire de vaincre le mal qui nous engloutit. Notre Dieu est miséricorde, plein d’amour et lent à la colère. Il relève l’homme de tout ce qui l’enferme dans le péché. »

Enfin, il explique le sens de l’Indulgence dans l’Eglise :

« Permettez-moi de vous expliciter, autant soit peu, la notion d’indulgence dans l’Église. Cette démarche spirituelle est définie comme un acte par lequel l’Église accorde une remise partielle ou totale de la peine temporelle due pour les péchés déjà pardonnés. Alors, il y a deux types principaux d’indulgences : l’indulgence plénière et l’indulgence partielle. On entend par indulgence plénière, la remise totale de la peine temporelle due par les péchés. Pour l’obtenir, il faut remplir certaines conditions : avoir l’intention de recevoir l’indulgence, être en état de grâce (sans péché mortel), confesser ses péchés, recevoir l’Eucharistie et prier pour le pape. Tandis que l’indulgence partielle permet d’obtenir la remise d’une partie de la peine temporelle due pour les péchés. L’indulgence, dans son sens moderne, est vue comme un moyen d’encourager les fidèles à s’engager davantage dans la purification spirituelle et à se rapprocher de Dieu. »

Pourquoi célébrer la Noël aux enfants malades au lendemain de la fête ? 

En réponse, le Père Paulin Biro, aumônier des hôpitaux explique :

« Le choix de cette date est très significatif et a deux raisons. La première, un enfant dans la joie de Noël avec ses jouets ne pense pas immédiatement à l’autre qui est dans la souffrance ; ça ne pourrait être que le lendemain, sur invitation des parents, qu’il peut rendre visite à celui qui souffre…après avoir été rassasié de la fête. La seconde s’explique à travers les textes liturgiques de cette date qui évoquent Saint Etienne comme le premier martyr. L’aumônerie hospitalière pense associer la souffrance de ces enfants malades à celle de Saint Etienne ; ces enfants sont aussi considérés comme des martyrs à travers la douleur des maladies dans leur corps. Saint Etienne a subi le martyre mais a conservé la joie dans son cœur, de même ces enfants oublient aussi leur douleur par cette célébration. La fête de Saint Etienne est le contexte idéal pour célébrer la fête de Noël aux enfants malades du complexe pédiatrique. »

Son Excellence Faustin Archange TOUADERA, Président de la République et Chef de l’Etat centrafricain est également présent à cette messe, à ses côtés le Ministre de la Santé et la Ministre des affaires sociales, de la protection de la famille et de l’Enfant. Avant la bénédiction finale, le Chef de l’Etat a remis des cadeaux de Noël aux enfants malades.

En marge de la célébration eucharistique, Cardinal Dieudonné NZAPALAINGA a visité les salles d’hospitalisation pour accorder bénédiction et distribuer les cadeaux de Noêl aux enfants.

Ainsi, le Jubilé Ordinaire de l’année 2025 est lancé. Le dimanche 29 décembre 2024, Cardinal Dieudonné NZAPALAINGA Présidera l’Ouverture de la Porte Sainte du Jubilé à la paroisse Notre Dame de Fatima. On y reviendra…

Abbé Dany Arthur BANDOBA GREMBET