Jubilé ! Ce sont 70 ans d’existence pour la paroisse Saint François de Sales à Bossembélé. Une histoire riche à raconter pour cette ex-fondation missionnaire des Pères spiritains ; une mission très fructueuse qui engendrera d’autres paroisses dans les villes environnantes à Yaloké, Ndjoh et Boyali.
Du 19 au 26 janvier 2025, les festivités de ce jubilé ont mobilisé toutes les confessions religieuses de la localité ainsi que les ressortissants vivant ailleurs au point de parler d’un « jubilé œcuménique », du jubilé « du peuple » car l’événement est vivement ressenti et vécu par la population entière de Bossembélé.
L’archevêque métropolitain de Bangui, Son Eminence Dieudonné Cardinal Nzapalainga, est présent dans la localité du jeudi 23 au dimanche 26 janvier 2025 pour vivre l’événement.
Début des festivités
La messe du dimanche 19 janvier 2025 a lancé les festivités de ce jubilé. Les deux journées suivantes (lundi 20 et mardi 21) ont été consacrées aux activités sportives. Dans un tournoi de football à phase éliminatoire directe, 12 formations représentant chaque entité ou confession religieuse se sont précédemment confrontées dont 8 sont éliminées et 4 vont compétir en vue d’obtenir 2 tickets pour la finale. Au bout de compte, la formation de l’union des églises évangéliques des frères et celle de l’église coopération vont se confronter en finale dans une partie de football.
Historique de la paroisse Saint François de Sales
Créée le 05 janvier 1955, la paroisse Saint François de Sales à Bossembélé s’étendait sur les subdivisions qui correspondent actuellement aux paroisses de Saint Joseph à Yaloké, Saint Hubert à Ndjoh et Sainte Trinité à Boyali. Elle est donc la paroisse principale du 4ème doyenné dans l’archidiocèse, communément appelé Doyenné de Bossembélé.
Janvier 1955 – Janvier 2025, elle totalise 70 ans depuis sa fondation et aura connu 25 prêtres qui se sont succédés comme curés avec 11 vicaires, 4 diacres et 8 grands séminaristes stagiaires. Les missionnaires spiritains avaient la charge de fonder cette mission qu’ils ont conduite de 1947 à 1988, l’année de passage du flambeau aux prêtres diocésains ; et l’abbé Jonas Morouba en sera le premier à hériter l’œuvre missionnaire des premiers pères missionnaires. Le premier curé père Sebluraff, de nationalité suisse, n’aura duré que 3 ans (1947 – 1950) pour jeter les premiers jalons de ce que deviendra la paroisse ; puis viendra le père Gaist, lui aussi d’origine suisse, qui totalisera 20 ans comme curé : une pérennité très significative qui aura profondément contribué à enraciner la croissance et le rayonnement de cette paroisse. Il débuta la construction de l’église en1950 ; les travaux durèrent jusqu’en 1955, l’année de dédicace et de l’inauguration de l’église qui sera consacrée à la protection de Saint François de Sales.
Un Jubilé œcuménique
Ce jubilé n’est pas œcuménique simplement du fait de coïncider à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (19 au 26 janvier 2025). Mais il l’est davantage pour la forte mobilisation, la participation vivante et la communion authentique des autres confessions religieuses qui ont participé aux préparatifs et l’ont véritablement vécu non seulement comme un évènement de foi mais surtout comme un moment très historique pour célébrer l’accueil de l’évangile dans la localité – comme le témoignent certains leaders religieux des églises évangéliques et apostoliques – « nous allons apporter nos contributions tant financières qu’en ressource humaine pour la réussite de cet évènement. L’église catholique de Bossembélé ne doit pas se sentir abandonnée. »
C’est aussi le jubilé du « peuple » qui inclut tous les ressortissants de Bossembélé. L’abbé Arsène Ngbangba, ancien curé de ladite paroisse rappelle avec émotion tout le travail fait en amont afin de jeter les premières bases à l’organisations de ce jubilé : « Nous sommes allés à Bangui pour rencontrer tous les ressortissants de Bossembélé… et tous étaient d’accord de venir rebâtir, redonner vie à cette église (paroisse Saint François de sales à Bossembélé). Ce jubilé est l’occasion de réunir les ressortissants de ladite localité en un seul homme », ajoute-t-il, avant de mentionner l’implication remarquable de tout le monde dans la mise en place du comité d’organisation et la mobilisation des ressources financières.
Place à l’Esprit Saint
La journée du mercredi 22 janvier 2025, un carnaval a été organisé dans l’après-midi, sillonnant les différents quartiers de la ville de Bossembélé. Initialement prévu à 14h30, ce carnaval a débuté plus-tard aux environs de 15h45. L’abbé Christ Halael BARAKANZA, administrateur paroissial, a ouvert ce temps de marche par une prière, puis il a lâché une colombe, signe de présence de l’Esprit Saint dans le processus de ce jubilé. Ainsi, précise-t-il la signification de l’activité : « Le carnaval s’inscrit dans le processus du jubilé comme un moment de joie et de célébration communautaire (…) Le carnaval offre l’occasion unique de manifester l’unité et la vitalité de la communauté paroissiale. A travers la danse, les chants et le défilé, le carnaval permet à chacun, jeunes et moins jeunes de participer activement à l’évènement. Cela crée une atmosphère conviviale et attire même ceux qui ne sont pas directement impliqués dans la vie paroissiale, favorisant ainsi l’ouverture à l’évangélisation. »
Arrivée du Cardinal Dieudonné Nzapalainga dans la ville de Bossembélé
Le jeudi 23 janvier 2025, le Cardinal parcourt 165 km de Bangui pour se rendre à Bossembélé en début de soirée en vue de présider ce jubilé. A son arrivée, il a été accueilli par les autorités civiles et militaires de la localité.
Une soirée culturelle mémorable
La journée du vendredi 24 janvier 2025, la commission Art et Culture du jubilé des 70 ans a organisé une soirée culturelle. Tout a débuté à 14h, en présence de son Eminence Dieudonné Cardinal NZAPALAINGA, et sous le regard des autorités administratives de la localité.
Différents groupes, représentant chaque entité religieuse de la localité, ont presté : danses, sketchs, chorégraphie, et bien d’autres concepts artistiques spectaculaires étaient au rendez-vous. L’objectif poursuivi était celui de rassembler la population et les chrétiens afin de partager la joie fraternelle. Nous pouvons noter la passion et l’engagement qui se dégageaient de l’attitude des participants.
Clôture des activités sportives
Le samedi 25 janvier 2025, en la fête de la conversion de Saint Paul, l’espace a été accordé aux activités sportives. Il y’a eu le marathon de 5 km, la course de relais et de 400 mètres, ainsi que la finale de football qui a été remportée par l’équipe de l’Église évangélique des frères du centre 1 (E.E.F centre 1).
L’équipe de l’E.E. F du centre 1 a donc battu celle de l’Église apostolique du centre 2 (2-0).
Notons une participation très forte des jeunes de diverses dénominations religieuses de Bossembélé qui ont fait de l’évènement un « jubilé œcuménique », « le jubilé du peuple. »
De cette manière, la paroisse de Bossembélé sort de soi pour rencontrer les autres et ouvrir l’évangélisation à tous.
Dimanche 26 janvier 2025, messe solennelle marquant la clôture du jubilé des 70 ans
En ce dimanche de la Parole de Dieu, Cardinal Dieudonné Nzapalainga a présidé la messe à la paroisse Saint François de Sales à Bossembélé, à l’occasion de la clôture du jubilé des 70 ans d’existence. Au cours de l’eucharistie, 40 chrétiens ont reçu le sacrement de confirmation. Dans son homélie, le Cardinal a mis l’accent sur le jubilé tout en proposant une herméneutique des 70 ans à partir de la Parole de Dieu.
Le chiffre 70 :
- Suggère l’idée de la distribution des rôles dans les responsabilités qui sont confiées à Moise (cf. Nb. 11, 16). C’est aussi un modèle à imiter par la communauté chrétienne au lendemain de ce jubilé.
- Renvoie au nombre des descendants de Jacob montés en Egypte pour se mettre à l’abri de la famine. Comme les enfants de Jacob, nous sommes invités, malgré nos diversités culturelles et ethniques, à nous aimer, nous apprécier, nous respecter en vue de coopérer à la croissance et au rayonnement de la belle ville de Bossembélé (cf. Gn. 46, 27).
- Prophétise l’esclavage du peuple d’Israël après 70 ans ; à cause de son refus à la communion avec Dieu et à l’alliance, ce peuple est exposé à la division. Cela est également un avertissement pour les gens d’aujourd’hui. S’ils ne vivent pas dans la communion, ils encourent le risque d’être assujettis par les gens qui viendraient d’ailleurs (cf. Jr. 25, 13-14).
- Evoque le temps de l’action de grâce, le temps de Dieu ; c’est la célébration du jubilé (cf. Ps. 90, 10).
C’est sur un ton festif et convivial que les festivités des 70 ans ont pris fin. Un jubilé très promettant qui rayonnera de tout son éclat afin de revitaliser la vie pastorale dans ce doyenné du diocèse de la capitale.
Abbé Dany Arthur Bandoba